



Un contrôle antidopage consiste à soumettre un sportif à un ou plusieurs prélèvements biologiques (urine, sang, phanères – cheveux, ongles, poils, cils) ou, dans certaines disciplines sportives, à un dépistage de l’imprégnation alcoolique par l’air expiré, afin de rechercher la présence éventuelle de substances ou de méthodes interdites répertoriées par la liste des interdictions établie par l’Agence mondiale antidopage. Cette liste est mise à jour annuellement.
Qui décide des contrôles à diligenter ?
Seul le Directeur du Département des contrôles de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et, en son nom, les agents désignés par lui (au sein de l’Agence ou au sein des Directions régionales en charge des sports) peut diligenter un contrôle antidopage au cours des compétitions ou manifestations sportives nationales – c’est-à-dire inscrites au calendrier d’une fédération française agréée – ou lors des entraînements y préparant.
Toutefois, les fédérations françaises peuvent demander au Directeur du Département des contrôles de l’AFLD – qui n’est pas tenue d’accéder à cette demande – la réalisation de tels contrôles.
Pour les compétitions internationales, c’est-à-dire inscrites au calendrier de la fédération internationale (FI), l’AFLD ne peut intervenir qu’à la demande et au nom de cette dernière, en qualité de prestataire de services, ou, en cas de désaccord entre l’Agence et la FI, sur l’arbitrage de l’AMA.
Qui peut être contrôlé ?
L’AFLD peut procéder à un contrôle antidopage sur toute personne participant :
Qui est chargé d’effectuer les contrôles ?
La personne chargée du contrôle, ou « préleveur », est un professionnel de santé spécifiquement formé pour cette mission, agréé par l’AFLD et assermenté auprès du tribunal de grande instance.
Il est porteur d’une carte de préleveur et d’un ordre de mission précisant les lieu(x), date(s), modalités de désignation des sportifs à contrôler et conditions des opérations de prélèvements.
Le préleveur doit assister à l’ensemble des opérations de contrôle. Il peut être assisté, selon les différentes phases :
Qui peut accompagner le sportif ?
Cette personne est chargée de faciliter la mise en place du contrôle, notamment en étant tenue, à la demande du préleveur, de participer à la désignation des sportifs à contrôler et de l’assister dans le déroulement des opérations de contrôle.
Comment se déroule le contrôle ?
Un sportif peut être désigné pour un contrôle selon les modalités prévues par l’ordre de mission du préleveur (tirage au sort, classement de l’épreuve, homologation d’un record, etc.). Le préleveur peut également effectuer un contrôle sur tout sportif participant à la compétition ou manifestation sportive ou à l’entraînement.
Les fédérations sportives et les organisateurs (personnes physiques ou morales) sont tenus de mettre « des locaux appropriés » à la disposition du préleveur. La configuration des lieux comprend idéalement trois pièces séparées : une salle d’attente, une salle équipée d’une table et de chaises pour l’entretien individuel entre le sportif et le préleveur, et des sanitaires.
Le sportif doit signer la notification pour le contrôle et se présenter, en principe, immédiatement au poste de contrôle. Le préleveur vérifie son identité par tout moyen (carte nationale d’identité, passeport, licence, etc.).
Chaque contrôle comprend :
1) Un entretien comprenant, le cas échéant, l’information par le sportif de l’utilisation de produits de santé, en particulier de médicaments, qu’ils aient fait ou non l’objet d’une prescription. Le sportif peut alors faire état d’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT), ou d’une demande d’AUT, et fournir tout autre élément à l’appui de ses déclarations (par exemple une ordonnance).
2) Un examen médical auquel le préleveur procède s’il est médecin et s’il l’estime nécessaire ;
3) Un ou plusieurs des prélèvements et opérations de dépistage prévus par le code du sport et réalisés sous la surveillance directe du préleveur, principalement :
Prélèvement urinaire :
Prélèvement sanguin :
4) La rédaction et la signature du procès-verbal de contrôle ; le préleveur et le sportif – à qui un feuillet de ce document est remis – peuvent y faire figurer toute observation qu’ils jugent utile.
Et après le contrôle ?
Le préleveur transmet, sous une forme respectant l’anonymat, les échantillons recueillis au Département des analyses de l’AFLD, qui analyse l’échantillon A et conserve l’échantillon B en vue d’une éventuelle analyse de contrôle. Cette dernière est de droit à la demande du sportif et est effectuée à ses frais et en la présence éventuelle d’un expert de son choix.
Le Département des analyses de l’AFLD transmet le rapport d’analyse au Président de l’Agence et à la fédération concernée.
Seul un résultat d’analyse positif est notifié au sportif contrôlé. Toutefois, tout sportif peut demander par écrit à la fédération, ou à l’AFLD lorsqu’il n’est pas licencié, le résultat de l’analyse lorsque celui-ci est négatif.
En cas de contrôle positif, la fédération, si le sportif est licencié, ou l’AFLD, s’il n’est pas licencié, est chargée de mettre en œuvre la procédure disciplinaire.
AUTRES INFORMATIONS
Qu’est-ce qu’une AUT ?
Une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) est l’autorisation, délivrée à un sportif préalablement à un contrôle antidopage, d’utiliser des médicaments, contenant des principes actifs inscrits sur la liste des substances et méthodes interdites. La demande tendant à l’obtention d’une autorisation doit être remplie par le médecin traitant et être adressée à l’AFLD, pour les compétitions nationales, ou à la fédération internationale, pour les compétitions internationales.
Le dossier médical du sportif est soumis à trois experts, qui jugeront du bien-fondé de cette demande, en fonction des critères suivants :
1° Le sportif subit un préjudice de santé significatif si la substance ou la méthode interdite ne peut lui être administrée, lors de la prise en charge d’un état pathologique aigu ou chronique ;
2° L’utilisation à des fins thérapeutiques de la substance ou de la méthode interdite n’est susceptible de produire aucune amélioration de la performance autre que celle attribuable au retour à un état de santé normal après le traitement thérapeutique d’un état pathologique avéré ;
3° Il n’existe aucune autre solution thérapeutique permettant l’utilisation d’une substance ou d’une méthode qui ne sont pas interdites ;
4° La nécessité d’utiliser une substance ou une méthode interdite n’est pas une conséquence partielle ou totale de l’utilisation sans autorisation d’usage à des fins thérapeutiques d’une substance ou d’une méthode interdite au moment de cette utilisation.
L’AUT est en principe accordée pour une année.
Quelles peuvent être les sanctions ?
Elles peuvent être :
RESSOURCES :